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Logan Mailloux, l’étoile montante

Jean-François Houle a regroupé tous ses joueurs au centre de la patinoire de la Place Bell. Une scène jusqu’ici tout à fait routinière pour une séance d’entraînement de début janvier. Ensemble, ils forment une demi-lune devant l’entraîneur-chef. Le pilote du Rocket de Laval, plutôt que d’annoncer des directives pour un nouvel exercice, a prononcé les mots suivants : « Logan, tu vas au match des étoiles! »

La réaction a été immédiate. Le grand défenseur recrue de 6 pi 3 po disparaît alors sous ses coéquipiers qui sont venus l’enlacer pour célébrer son tour de force.

À 20 ans, la sélection pour le match des étoiles est venue cristalliser la qualité de la première saison de Mailloux chez les professionnels. Celui qui a amassé 29 points, dont 10 buts, avant la pause du match des étoiles est d’ailleurs en voie d’obtenir la meilleure production pour un défenseur recrue avec le club-école des Canadiens de Montréal depuis P.K. Subban en 2009-2010.

Bref, cette participation au match des étoiles est tout, sauf déméritée. 

Une fois sur place à San José pour le match des étoiles, au domicile du Barracuda, Mailloux s’est éclaté. Il y est allé de plusieurs feintes spectaculaires, a inscrit un but et aurait assurément marqué le filet le plus épatant du tournoi si la rondelle n’avait pas traversé la ligne rouge quelques centièmes de secondes après que la sirène eut retenti.

Tout cela, alors qu’il foulait la glace avec les autres vedettes de la Ligue américaine de hockey. En résumé, une fin de semaine rêvée.

« C’était vraiment “cool” d’être ici et de rencontrer plusieurs joueurs de la ligue et tisser des liens », a mentionné celui qui en était à son premier match des étoiles depuis le hockey mineur.

Toujours en progression

Cependant, devenir le général à la ligne bleue du Rocket ne s’est pas effectué en un claquement de doigts. Son entraîneur-chef a d’ailleurs souligné le cheminement qu’a connu le numéro 24 cette saison.

« Il a connu une belle progression, a confirmé Houle. En début d’année, il a eu besoin de s’adapter à la ligue et ça n’a pas été facile. Mais, je pense que tout ça s’est stabilisé et il m’a démontré une maturité de vouloir apprendre. Puis là, présentement, ça va mieux. Il ramasse des points, a été élu sur l’équipe d’étoiles, alors je pense qu’il est sur la bonne voie. »

Toutefois, le pilote lavallois a aussi voulu calmer le jeu et s’est chargé de s’assurer que le défenseur demeure les deux pieds sur terre.

« Ce qui va être important pour lui, c’est de continuer comme ça. C’est un éternel recommencement dans le sport professionnel. Il ne faut pas que tu sois satisfait. L’obstacle que Logan aura pour la seconde moitié de la saison, c’est de ne pas être content avec ce qu’il a fait. Il doit essayer de faire encore mieux que cette première moitié de saison. »

Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket de Laval

Alors sur quels aspects a-t-il progressé en première moitié de campagne? 

« Je tue les jeux beaucoup plus rapidement. Je suis plus robuste et j’ai l’impression que ça transparaît dans mon jeu. Je dirais que c’est le jour et la nuit depuis le début de la saison. Je sais que j’ai des outils pour générer de l’offensive et j’essaie de les utiliser quand je le peux », a noté le natif de Belle River.

« Je ne dirais pas que j’étais timide en début de saison, mais j’avais l’impression d’être plus hésitant avant d’effectuer certains jeux offensifs. […] Je suis devenu plus confiant et j’ai eu l’impression de progresser autant offensivement et défensivement », a-t-il expliqué.

Un nouveau favori de la foule

LAVAL, CANADA – 22 DÉCEMBRE : Les Penguins de Wilkes-Barre/Scranton affronte le Rocket de Laval à la Place Bell le 22 décembre 2023 à Laval, QC, Canada. (Photo par Laurent Corbeil / Aréna du Rocket Inc.)

Et cette dose de confiance supplémentaire s’est aussi transposée dans les autres sphères du hockey. 

Désigné première étoile du match après une victoire de 5-2 du Rocket aux dépens du Moose du Manitoba le 12 janvier, Mailloux a décidé de s’adresser à la foule de la Place Bell en français. Les partisans ont instantanément scandé le nom du gaillard pour témoigner leur soutien.

« C’est l’un de ces matchs où je me sentais bien et où je me sentais encore bien après la rencontre. J’ai donc eu l’impression de me laisser aller. Alors oui, c’était “cool”. Les fans ont adoré », a-t-il admis après la rencontre, dans la langue de Molière.

Mailloux a mentionné que d’avoir passé l’été 2022 à Montréal et de pouvoir échanger avec plusieurs coéquipiers francophones l’ont aidé à se remettre dans le bain sur le plan linguistique. « Je parle en français dans le vestiaire avec les gars et ils m’ont appris beaucoup de jargon que je ne connaissais pas avant », a-t-il confié.

L’histoire ne dit cependant pas quelles sont lesdites expressions.

Cela dit, ce qu’on sait c’est qu’à défaut d’être une étoile montante, l’étoile de Logan Mailloux brille déjà de mille feux.