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Les quatre Poehling

Par Raphaël Doucet

Ryan Poehling est le petit frère de jumeaux, Jack et Nick, mais à l’entendre parler, on pourrait pratiquement dire que ce sont des triplés, tellement il est proche d’eux. Rencontre avec un jeune homme pour qui la famille et le hockey, dans cet ordre, sont au centre des priorités.

Jack et Nick avaient exactement deux ans et quatre mois quand Ryan a vu le jour. Trois ans et demi plus tard, Luke venait compléter la famille de quatre garçons.

Papa Tim et maman Kris n’ont pas dû chômer avec quatre boys à la maison, quatre grands sportifs en plus! « Mes parents devaient être débordés, mais ils ne se sont jamais plaints, raconte Poehling, qui a été rappelé par le CH, dimanche, et qui devrait affronter les Bruins, mardi soir. Ils nous ont élevé de la bonne façon et en ont fait beaucoup pour nous. Ils nous ont toujours dit de bien traiter et de respecter les autres. Le fait que Nick, Jack et moi jouions ensemble, plus jeunes, leur a facilité la vie. Ils n’avaient que notre équipe et celle de Luke à suivre, au lieu de quatre! »

Doué, Ryan a rapidement été surclassé dans l’équipe de Jack et Nick. Ce fut notamment le cas à l’école secondaire Lakeville North, puis à l’Université St. Cloud State, située à 90 minutes de route de la demeure familiale. Les trois Poehling y ont partagé le même vestiaire pendant trois ans. « J’ai toujours été plus proche des jumeaux que de Luke, qui a presque quatre ans de moins que moi, souligne Poehling, qui fêtera ses 21 ans le 3 janvier. On s’est rapproché davantage en raison du hockey. À St. Cloud, on vivait ensemble et on était ensemble presque 24 heures sur 24. »

Alors que plusieurs petits frères se plaignent, en vieillissant, d’avoir été bardassés par leurs grands frères, Ryan, lui, leur en est plutôt reconnaissant. « Mon éthique de travail provient d’eux. Plus jeune, je voulais tout le temps jouer avec eux et leurs amis. Que ce soit au football, au basket ou au hockey, je devais travailler très fort pour rivaliser avec eux, parce que j’étais plus jeune. Travailler fort est donc devenu une habitude pour moi. Je dois leur donner crédit… »

De plus en plus gros

L’histoire ne dit toutefois pas si c’est à force de travailler fort que Ryan est devenu plus grand et plus gros que ses grands frères. Si lui mesure 6’2’’ et pèse 204 lb, Jack est 6’ et 187 lb alors que Nick est 5’11’’ et 185 lb. Les trois sont des attaquants gauchers, mais seul Ryan se destine à faire carrière dans la LNH.

De son côté, Luke joue à la défense et est à la veille d’amorcer sa saison à Lakeville North. « Il est déjà plus grand et plus gros que moi, avoue Poehling en riant. Il aime le hockey, mais pas autant que moi. Je ne sais pas encore combien d’années il jouera. C’est aussi un très bon golfeur. »

Si le brio de Luke au golf impressionne Ryan, il en est de même pour la chimie qui unit Jack et Nick. « Ce sont des jumeaux identiques. Ils ne se sont pas lâchés depuis qu’ils sont nés! Des fois, ils n’ont même pas besoin de parler qu’ils se comprennent. Ils pensent la même chose. C’est cool de voir à quel point ils sont proches », dit Poehling à propos de ses frangins qui en sont présentement à leur quatrième et dernière saison dans la NCAA.

Une belle enfance

Plus il vieillit et plus Poehling se dit reconnaissant des sacrifices que ses parents ont faits pour combler de bonheur les quatre frères. « Je me sens mal pour ma mère, dit-il avec un sourire en coin. Elle s’occupait souvent de nous, seule, parce que mon père travaillait fort et était souvent parti. C’est elle qui nous conduisait à l’école ou au hockey. Avec quatre gars à la maison, elle ne s’ennuyait pas! Et nous non plus. J’ai vraiment eu une belle enfance. »

Aujourd’hui, pendant que Ryan tente de faire sa place avec le Canadien, Tim et Kris essaient de remplir leurs temps libres, eux qui n’ont maintenant que Luke à temps plein à la maison. « Mon père est rendu à la retraite et il s’ennuie. Alors, ils sont en train de construire la maison de leurs rêves, à 6 miles [10 kilomètres] de celle où on a grandi. La maison devrait être prête dans un an ou deux. J’ai hâte de voir ça », conclut Poehling, qui a aussi bien hâte de jouer devant parents et amis chez lui, au Minnesota, contre le Wild.

Malheureusement pour lui, ça ne se fera pas avant la saison prochaine.