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Le Rocket prend toutes les petites victoires

Par Anthony Marcotte

Il n’y a rien de facile pour le Rocket de Laval cette saison. Rares ont été les performances à ce point convaincantes de l’équipe cette année où on a su dès le départ dans le match que les Lavallois formaient la meilleure équipe sur la glace. Trop souvent, il y a quelque chose qui fait défaut et c’est parfois suffisant pour ajouter une défaite à la fiche.

Mercredi soir à la Place Bell, la troupe de Jean-François Houle a eu le meilleur sur les Canucks d’Abbotsford par la marque de 4-2. Enfin, le club a su prendre les devants dans le match sans regarder derrière tout au long de la partie. Avant que les joueurs ne sautent sur la patinoire face aux Canucks, ils n’avaient mené un match que pendant à peine 91 minutes de jeu selon les statistiques compilées par Stéphane Leroux de RDS, ce qui constituait à peine 10% du temps de jeu disputé lors des 14 premiers matchs de la saison. Difficile de gagner avec régularité dans de telles circonstances.

Mais n’allez pas croire que l’entraîneur était pleinement satisfait de l’effort de ses joueurs quelques minutes après la sirène finale de la victoire. Il pestait toujours contre l’indiscipline de ses ouailles, coupables de 7 pénalités mineures pendant le match. Au moment d’écrire ces lignes, Laval occupait le 3e rang des équipes les plus indisciplinées de la ligue avec 64 avantages numériques offerts à l’adversaire.

Houle ne les as pas pointés du doigt publiquement, mais disons que les pénalités de Mitchell Stephens, qui a coûté un but, et celle de Justin Barron en première moitié de match ont passé de travers.

« On en parle depuis le début de la saison, fulminait Houle. Ce n’est pas la première fois que je dis que c’est inacceptable de prendre ce genre de pénalité où on réagit mal en perdant la rondelle. On est rendu maintenant à l’étape des conséquences. »

L’entraîneur a déjà sévi à l’endroit de Stephens en lui montrant le chemin de la passerelle pour les deux premiers matchs du plus récent voyage de l’équipe sur la route. L’Ontarien obtenait mercredi une belle occasion de se faire valoir au centre de la première unité offensive de l’équipe mais n’a pas été en mesure de se signaler plus qu’il ne le faut. En voilà un qui aurait bien besoin de marquer son 1er but de la saison, lui qui n’a que deux mentions d’aide à sa fiche en 11 matchs.

Au même moment la saison dernière, le Rocket avait aussi de la difficulté à s’ajuster au jugement des officiels et se retrouvait là aussi parmi les équipes les plus indisciplinées du circuit. Des ajustements avaient été fait dans le déploiement du personnel, mais on s’en remettait surtout à de véritables piliers de la défensive. On avait assisté à l’émergence de Tobie Bisson et de Tory Dello, avec l’appui des vétérans Xavier Ouellet et Louie Belpedio. Trois de ces quatre défenseurs ont quitté pour d’autres cieux et il faut tenter de les remplacer le plus adéquatement possible. Tard en fin de match mercredi, le sacrifice de certains arrières comme Mattias Norlinder qui a bloqué trois tirs n’a pas manqué de réjouir Cayden Primeau.

« C’est bien de voir les gars tout faire en leur possible pour aider à mon travail, a-t-il dit. C’est une grosse victoire d’équipe et je sentais que tout le monde poussait dans la bonne direction pour aller chercher une grosse victoire. »

Parmi les aspects positifs du gain de mercredi, les défenseurs Corey Schueneman et Madison Bowey ont connu une excellente performance sur la même paire. On n’avait pas vu souvent cette combinaison cette année et leur prestation est de bon augure. La compétition est féroce pour du temps de glace à la ligne bleue avec 8 défenseurs en santé ainsi que William Trudeau qui s’approche d’un retour au jeu. Pendant ce temps, Nicolas Beaudin et Alex Green continuent de s’armer de patience.

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Anthony Richard est le joueur par excellence de la première tranche de 15 parties du Rocket cette saison.

Le Trifluvien a inscrit ses 10e et 11e buts de la saison dans le match de mercredi pour prendre seul le premier rang des buteurs de la LAH.

Un nouveau venu cette saison à Laval avec un nom prédestiné pour jouer avec le Rocket, Richard s’est tout de suite senti confortable dès les premières minutes disputées au camp des Canadiens. Sa régularité est admirable match après match. Il n’a été blanchi de la feuille de pointage qu’à une seule reprise à ses 11 dernières sorties.

Les Canadiens ont décidé de rappeler Rem Pitlick après seulement trois petites parties avec le Rocket, une réaction tout à fait normale d’offrir ce premier rappel à un joueur qui avait montré de très belles choses dans le grand club en fin de saison dernière. Maintenant, s’il devait y avoir un autre rappel à l’attaque prochainement, Richard est devenu une évidence. Personne ne serait plus méritant que lui.

Le marchand de vitesse mentionnait en début de saison que l’histoire de Laurent Dauphin, un ami personnel et ancien coéquipier à Milwaukee, l’inspirait grandement. Dauphin avait lui aussi pris la tête des buteurs du circuit avec 11 buts avant de se mériter un rappel à Montréal après 18 matchs en saison régulière. Il n’est finalement jamais revenu avec le Rocket.

On souhaite à Richard de pouvoir réaliser son rêve de petit garçon de jouer un premier « vrai » match avec les Canadiens cette saison. À jouer comme ça, ça pourrait arriver assez rapidement.