Du micro à la plume : La « guerre » change de champ de bataille!

Par Anthony Marcotte

Le Rocket de Laval aura rempli son objectif de soutirer au moins une victoire sur la patinoire de son adversaire, le Crunch de Syracuse, pour s’offrir l’avantage de la glace dans cette courte série 3 de 5. Personne ne l’avouait avant le début de la série, mais c’était le but de tous d’aller en « voler » une à Syracuse. C’est maintenant chose faite et les deux prochains matchs à la Place Bell seront assurément remplis de rebondissements et d’émotion.

On est vraiment servis par un excellent spectacle dans cette série jusqu’à maintenant. J’ai rarement décrit des matchs aussi intenses comme ce fut le cas le week-end dernier. Les mises en échec percutantes, les échauffourées après les sifflets, les mêlées, les discussions animées sur la glace, de gros arrêts des gardiens de but, et une foule hostile à l’adversaire. Bref, ce sont les séries éliminatoires entre deux équipes qui se connaissent bien et qui ont appris à se détester.

« Ce sont les séries : on va être encore des chums après, a tenu à rectifier Gabriel Bourque mardi matin. Pour l’instant, c’est la business et ça se joue sur la glace. »

Si certains joueurs du Rocket ont des liens d’amitié tissés au fil des années avec certains joueurs de l’autre côté, ça ne paraît pas du tout depuis le début de la série. Bourque, par exemple, a eu maille à partir avec Gabriel Dumont, un ancien coéquipier dans le hockey Midget AAA qu’il connaît depuis plus de 15 ans. Tobie Paquette-Bisson ne s’est quant à lui pas gêné pour rudoyer Alex Barré-Boulet alors que les deux anciens coéquipiers sont déjà venus bien près de soulever la Coupe du Président dans la LHJMQ avec l’Armada de Blainville-Boisbriand à deux reprises. Dans l’histoire plus récente, on se souvient du passage de Charles Hudon à Laval et lui aussi est mêlé à toutes sortes de démêlées sur la patinoire. Après le premier match de la série, Alex Belzile ne s’est pas gêné pour utiliser le mot « guerre » pour expliquer le climat qui règne à chaque fois que les joueurs embarquent sur la glace.

« Il y a un fort sentiment de fierté dans tout ça, a expliqué Belzile, auteur de trois buts en deux matchs jusqu’à maintenant en séries. Quand tu embarques sur la glace, tu veux prouver à l’autre club que c’est toi qui a la meilleure équipe. En séries, il n’y a pas d’amis et tout le monde veut faire le nécessaire pour avancer au prochain tour. »

Jusqu’à maintenant, c’est une série très partagée où les deux matchs se sont réglés par une marge d’un seul but (le 1^er match s’est terminé 5-3 en faveur du Crunch avec un but dans un filet désert). Si le gardien Maxime Lagacé a été excellent dans les deux parties, le Rocket a pu utiliser ses deux gardiens et Cayden Primeau a brillé avec 37 arrêts dans la victoire des siens, samedi. Il ne faudrait pas se surprendre que Primeau conserve son filet à l’occasion du troisième match de la série qui aura lieu jeudi à la Place Bell.

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-Le vétuste amphithéâtre du Crunch à Syracuse en fait voir de toutes les couleurs aux équipes adverses. Disons que ce n’est plus tout à fait au goût du jour! Le vestiaire adverse est situé tout juste en dessous des estrades et le bureau des entraîneurs est situé à l’étage supérieur, faute de place aux abords du dit vestiaire! L’ancien War Memorial a été construit au début des années 1950 et aurait certainement besoin d’une cure de rajeunissement, voir même la construction d’un amphithéâtre flambant neuf.

-J’aurais aimé être un petit oiseau pour être situé entre les bancs des deux équipes qui ne sont séparés que par une baie vitrée. C’est assez incroyable le nombre d’insultes envoyées d’un bord et de l’autre pendant les deux matchs du week-end dernier. Attendez-vous à exactement la même chose pour les parties à venir.

-Le Rocket fait du bon boulot face à Alex Barré-Boulet. Le talentueux attaquant n’a toujours pas marqué en 8 matchs face au Rocket cette année et n’a été complice que de deux buts. Pourtant, Barré-Boulet a trôné au sommet des marqueurs de son équipe avec 63 points en 58 parties cette saison.

-Une mise en échec de Louie Belpedio aux dépens de Daniel Walcott en première période a fait réagir chez le Rocket après le match de samedi. Walcott semblait vraiment ébranlé et est demeuré un bon moment sur la patinoire avant de regagner le banc des siens. Walcott est finalement revenu dans le match, à la grande surprise de plusieurs et a même marqué le but égalisateur en fin de troisième période pour créer l’égalité. Walcott joue sur le 4^e trio du Crunch mais parvient à faire parler de lui à tous les matchs, signe d’un joueur de rôle particulièrement efficace dans son style de jeu.

-Jean-François Houle a utilisé une formation à 11 attaquants et 7 défenseurs, samedi. Sans être un fan d’une telle situation, il s’en est tout de même bien tiré et ça lui a permis de voir ce que Mattias Norlinder avait dans le ventre, sans nécessairement lui donner un temps de jeu accru. Avec un temps de glace autour de 10 minutes, le Suédois n’a pas été placé dans beaucoup de situations critiques mais a tout de même été en mesure de générer quelques chances offensives.

-D’autre part, Houle a été en mesure de sortir Jean-Sébastien Dea des pattes de Gabriel Dumont un peu plus souvent, ce qui lui a permis de générer un peu plus de chances offensives. Ce sera intéressant de voir qui Houle souhaitera placer contre Dumont le plus souvent possible jeudi alors qu’il possédera le dernier changement. Dumont, 31 ans, demeure un joueur encore extrêmement efficace et coriace à affronter. Il vient de connaître la meilleure récolte offensive de sa carrière chez les pros avec 30 buts au compteur.

-En terminant, essayez d’arriver le plus tôt possible en vue du match de jeudi pour profiter des festivités du Tailgate d’avant-match devant la Place Bell. À l’intérieur, chaque spectateur se verra remettre un chandail blanc pour instaurer une nouvelle tradition du « Whiteout » à l’intérieur, comme l’ont popularisé les Jets de Winnipeg en séries au cours des années passées. Le coup d’œil risque d’être assez spectaculaire!