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Du micro à la plume : Houle n’a pas peur de faire des ajustements

Par Anthony Marcotte

On me demande souvent ce que j’aime le plus d’être affecté à la couverture à temps plein du Rocket et de la Ligue américaine. Je considère que le calibre de jeu et le spectacle offert match après match est sous-estimé et ça rend mon travail de descripteur encore plus intéressant. Ce que j’aime aussi, c’est de raconter des histoires fascinantes. Et Dieu sait combien il y en a eu à raconter lors des cinq premières années du club à la Place Bell!

Non, les joueurs ne joueront pas tous des matchs dans la LNH. Ce serait faux de prétendre le contraire. Pour plusieurs, le simple fait de jouer dans la Ligue américaine est un exploit en soi. Pour certains, le fait d’y rester est aussi difficile que pour un autre qui tente de faire la même chose dans la Ligue nationale. « Jouer pour le Rocket n’est pas le but premier de personne dans le vestiaire », se plaisait souvent à dire Joël Bouchard pendant son passage à la barre de l’équipe. Plusieurs tenteront d’en faire suffisamment pour attirer les regards sur eux pour se mériter un contrat de la LNH mais peu arriveront à le faire.

Ça ne veut pas dire qu’il faille négliger le privilège de jouer pour le Rocket de Laval dans un amphithéâtre à la fine pointe de la technologue et doté d’installations de première classe.

Prenez Louis-Philip Guindon par exemple. Que c’était rafraîchissant de l’entendre parler avec les médias après sa première victoire en carrière dans la Ligue américaine à l’âge de 26 ans samedi soir. Le diplômé de l’Université McGill répondait avec assurance et franchise à chaque question et semble n’avoir jamais douté de ses capacités de s’établir chez les professionnels après 4 années couronnées de succès dans le réseau universitaire canadien. Le Rocket a visiblement fait un bon coup en lui accordant un contrat d’essai en provenance des Nailers de Wheeling dans l’ECHL au moment où la pépinière de gardiens en mesure de garder les buts dans l’organisation est à sec.

« Je mentirais si je te disais que je ne me sentais pas bien (devant le filet), a dit l’auteur de 26 arrêts, samedi. Quand tu regardes mon cheminement, j’ai décidé d’aller USports (les rangs universitaires canadiens), mais j’ai toujours cru en moi. Ça s’est très bien passé et je considère que notre expérience en défensive m’a rendu un fier service. »

Jean-François Houle n’a pas hésité à l’utiliser dans un match et il n’a pas été déçu. Il a non seulement battu une formation qui n’avait pas subi la défaite à ses 6 dernières sorties, mais il a aussi eu le meilleur sur Anton Khudobin, un vétéran de près de 500 matchs professionnels et qui a conduit les Stars de Dallas à la finale de la coupe Stanley en 2020.

Si l’expérience Guindon s’est avérée concluante, celle de placer Alex Belzile au centre d’un trio complété par Joël Teasdale et Rafaël Harvey-Pinard a aussi été très judicieuse. Le trio a connu une excellente soirée et on a senti Belzile impliqué dans toutes les situations de jeu. Déjà qu’il est très à l’aise au cercle de mises au jeu, il demeure un patineur actif sur 200 pieds et il peut entrer dans la tête de l’adversaire. Parlez-en au gardien Khudobin qui avait été dérangé par la présence du Québécois devant le filet sur le 1er but du Rocket de Xavier Ouellet, et qui a ensuite été puni pour l’avoir rudoyé avec sa mitaine au visage. Quelques instants plus tard, Jean-Sébastien Dea marquait un autre but sur l’avantage numérique et Belzile était encore sur la glace.

« C’est un joueur qui peut jouer un peu partout, mentionnait Jean-François Houle après la victoire de 3-2 des siens, samedi. On n’a pas gagné beaucoup de mises au jeu hier (vendredi, une défaite de 6-1), mais aujourd’hui ça a été tout le contraire entre autres grâce à Alex. Quand tu ne gagnes pas de mises au jeu, tu te mets souvent à courir un peu partout. C’est un aspect qui a été très différent pour nous ce soir. »

« J’ai joué pendant trois ans au centre à San Antonio avant d’arriver avec le Rocket, et j’ai aussi surtout joué au centre pendant mon hockey junior (à Rimouski), a expliqué Belzile. Dès mon arrivée ici, j’avais mis ça clair à Joël (Bouchard) que je pouvais jouer un peu partout. Comme nous sommes un peu mince au centre présentement, c’était important pour moi de donner mon maximum pour contribuer aux succès de l’équipe. »

Une expérience qui devrait se poursuivre un peu plus longtemps car le natif de Saint-Éloi était toujours au centre lundi matin à l’entraînement, cette fois avec Harvey-Pinard et Peter Abbandonato et ce malgré le retour de Lukas Vejdemo. Houle commence donc à avoir pas mal plus d’éléments sous la main pour faire des expériences.

Du mouvement :

En plus du retour de Vejdemo lundi, le Rocket obtiendra du renfort la semaine prochaine au retour du match des étoiles dans la LNH avec la venue de Sami Niku dans le portrait en défensive. La LNH va abroger le taxi squad très prochainement et Niku n’a pas été réclamé au ballottage. Il devrait donc faire partie de la brigade défensive lavalloise pour le prochain match à domicile de l’équipe le 9 février contre Syracuse. Le Rocket ne se privera pas des capacités offensives du Finlaindais, le défenseur de l’année dans la LAH en 2017-2018 avec 53 points en 73 matchs chez le Moose du Manitoba.

Sami Niku

L’arrivée prochaine de Niku a forcé le Rocket à rétrograder le droitier Carl Neill aux Lions de Trois-Rivières, lundi. Neill s’est bien tiré d’affaire en 13 matchs avec le Rocket et on devrait le revoir d’ici la fin de la saison.

Josh Brook a repris quant à lui l’entraînement régulier avec ses coéquipiers, lui qui en est à l’étape finale de son processus de remise en forme d’une déchirure complète du ligament croisé antérieur du genou. Tout porte à croire que Brook effectuera son entrée en scène la semaine prochaine.

L’attaquant Brandon Gignac se remet d’une fracture à la main gauche et sera à l’écart du jeu pour encore au moins une semaine. Il doit retrouver ses coéquipiers à l’entraînement vendredi.

Il est en feu :

Alex Belzile : Alex Belzile avait annoncé ses couleurs : pas question cette fois-ci de montrer un signe de frustration quelconque à la suite de sa plus récente rétrogradation de Montréal. Non seulement le nom de Belzile apparaît régulièrement au pointage, il est aussi utilisé à toutes les sauces par son entraîneur comme mentionné précédemment. Il est aussi un des meilleurs de son équipe au cercle de mises au jeu, particulièrement du côté droit. Belzile se retrouve présentement sur une séquence de 8 points à ses 8 dernières sorties dans la Ligue américaine.

Il est au ralenti :

Danick Martel : Le natif de Drummondville connaît une drôle de saison. Il dispute souvent de bons matchs sans être récompensé pour ses efforts. Évidemment, ses chiffres sur la feuille de pointage s’en font ressentir et le voilà maintenant sur une séquence de 8 matchs sans point. Il a été plutôt discret dans les deux matchs disputés au Texas en fin de semaine dernière et il ne semble pas avoir retrouvé la même synergie avec ses nouveaux joueurs de centre depuis la blessure de Gignac. Jean-François Houle a donc démantelé complètement ce trio, le plus régulier des siens depuis le début décembre, et on retrouvait Martel à droite du 4e trio lundi matin avec Brandon Baddock et Jean-Christophe Beaudin. Ce n’est pas la première fois que Martel se retrouve sur le 4e trio, il a même déjà été retranché de la formation plus tôt durant la saison. Il a assurément le caractère pour revenir sur un trio plus offensif.

Où est-il rendu?:

Yannick Veilleux :  L’annonce du départ de Yannick Veilleux pour l’Allemagne au terme de la dernière saison avait déçu plusieurs amateurs du Rocket qui appréciaient la robustesse et le flair pour le filet de ce vétéran, le seul à ce jour à avoir effectué deux passages dans l’uniforme lavallois. Le papa de deux enfants recherchait une stabilité pour sa famille, ce qui l’avait incité à choisir les Ours Polaires de Berlin sur les termes d’un contrat d’une saison assorti d’une année d’option. Veilleux ne doit pas regretter son choix jusqu’ici car au moment d’écrire ces lignes, il revendique 27 points en 33 matchs au sein de la meilleure formation de la DEL.

À venir cette semaine :

Le Rocket a pris la route mardi en direction d’Utica où deux gros matchs l’attendent face à la meilleure formation de la Ligue américaine, les Comets, mercredi et vendredi. La troupe de Kevin Dineen est sans bavure depuis le début de la saison et affiche un taux de victoire de ,786%. Après avoir subi une défaite serrée à Laval le 19 janvier par la marque de 4-3, les Comets sont revenus en force avec aucune défaite en temps régulier à leurs six dernières sorties. Tous les matchs entre les deux formations ont été extrêmement serrés cette année, mais les deux premiers affrontements entre les deux clubs avaient tourné en faveur des Comets les 7 et 13 novembre.

Les Lavallois mettront un terme à cette séquence de cinq parties sur les patinoires averses par un arrêt à Belleville face aux Sénateurs, samedi. La troupe de Troy Mann est de nouveau privée de nombreux éléments qui effectuent un va-et-vient constant avec Ottawa et son personnel de soutien (taxi squad). Les Sénateurs recevront le Crunch de Syracuse à deux reprises cette semaine avant de croiser le fer avec le Rocket.