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YANNICK VEILLEUX A FAILLI TOUT PERDRE

Yannick Veilleux se souviendra toute sa vie de la nuit du 13 au 14 août 2019. Sa conjointe, Laurie, et lui ont alors vécu un cauchemar éveillés alors que leur condo, à Laval, est passé au feu. Une perte totale.

Raphaël Doucet – 91.9 Sports

Ce soir-là, Veilleux revenait de jouer au hockey pour le fun, entre autres avec son frère. Après le match, il est allé manger une bouchée et prendre un verre, avant de revenir à la maison, où étaient déjà endormis sa blonde et son fils Logan, alors âgé de 10 mois.

Peu après minuit, ça a sonné à la porte. Ça n’arrêtait pas. Veilleux a finalement répondu à l’intercom. « Au feu! Au feu! On brûle!», s’est exclamée une voisine.

Tout de suite, Veilleux a pensé à son fils, qui dormait dans la chambre située à l’arrière du condo… d’où émergeait le feu. « Généralement, il dort toujours la fenêtre entrouverte. Mais ce soir-là, fouille-moi pourquoi, ma blonde l’a laissé fermée avant de le coucher. Une chance! Sinon, la fumée aurait pénétré dans sa chambre et il se serait peut-être étouffé », raconte un Veilleux encore émotif, six mois plus tard.

Rapidement, Laurie a pris Logan dans ses bras et est sortie du condo, avec le chien. Veilleux, lui, était comme en « mode panique ». « Je pensais seulement à mon passeport. Pas de passeport, pas de hockey! Et je voulais aussi ramasser du linge, mes papiers de taxes, mon double de clés. J’étais comme pas là. Je suis sorti de ma chambre et j’ai vu que le mur au fond du condo était à la veille de s’effondrer. Je me suis dit : Sors! »

De l’extérieur, Laurie voyait à quel point le feu était agressif. Elle a eu peur pour son chum et avait bien hâte qu’il vienne les retrouver.

« Cet incident m’a fait réaliser bien des affaires, avoue celui qui fêtera ses 27 ans le 22 février. Personne n’a été blessé, tout le monde était en santé. On a juste perdu du matériel. Depuis, je vois ma carrière d’un autre œil. Après tout, c’est juste du hockey. Cette saison, j’essaie d’avoir du plaisir chaque fois que je vais à l’aréna et de ne pas m’en faire avec des niaiseries. »

La fin à Rochester

Tout un changement de mentalité pour celui qui a vécu une amère déception, au terme de la dernière saison. Le directeur général des Americans de Rochester, Randy Sexton, lui avait alors dit qu’il obtiendrait un nouveau contrat en vue de la saison 2019-2020.

Mais des jours, puis des semaines ont passé et Sexton n’a jamais contacté celui qui avait disputé 50 matchs pour son équipe, en 2018-2019.

Rendu en juillet, Veilleux a finalement eu des nouvelles des Americans. Pas de Sexton, mais plutôt de l’entraîneur-chef Chris Taylor, qui lui a dit qu’il ne recevrait finalement pas d’offre de contrat.

« J’étais déçu, parce que Randy m’avait répété à plusieurs reprises qu’il voulait que Rochester devienne une deuxième maison pour ma famille », souligne Veilleux, qui avait dit non à plusieurs offres de l’Europe, car il voulait demeurer en Amérique du Nord pour sa famille. Sa confiance envers les Americans l’a laissé les mains vides, à quelques semaines du début des camps d’entraînement.

Ce n’est qu’en septembre qu’il s’est résigné à accepter une entente d’un an avec les Wings de Kalamazoo, dans la ECHL. Il est parti seul au Michigan et n’a pas vu son fils pendant trois mois, mis à part sur facetime. Laurie devait rester au Québec pour s’occuper de la paperasse, à la suite du feu ; le couple a loué la maison de Stefan Matteau, à Boisbriand, en attendant de se trouver un nouveau chez-soi.

Son retour à Laval

Les sacrifices de Veilleux et sa production de 19 points en 22 matchs, avec les Wings, ont été récompensés peu avant Noël par un appel de Joël Bouchard, qui lui a offert un contrat d’essai professionnel (PTO) avec le Rocket. « Au début, j’ai hésité, car je ne voulais pas revenir dans la Ligue américaine pour être laissé de côté ou encore jouer cinq minutes par match, confie l’ailier gauche. Joël m’a dit : Si tu men donnes, je vais ten donner. »

Veilleux en a tellement donné qu’il est rendu un régulier dans les quatre trios d’attaquants. Et, mardi dernier, à la date limite pour signer un contrat avec une équipe européenne, Veilleux a vu son PTO être transformé en contrat régulier lui assurant de compléter la saison avec le Rocket.

Auteur de 10 points (5-5) en 15 matchs avec Laval, Veilleux est donc officiellement de retour à la maison, dans tous les sens du mot, lui qui a joué pour le Rocket lors de sa saison inaugurale, il y a deux ans.

Dire qu’il y a six mois, il était sans toit et sans contrat.