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CHARLIE LINDGREN, ALIAS MONSIEUR COMPÉTITIF

Par Raphaël Doucet

Beaucoup de petits gars ont eu une phase « mauvais perdant » quand ils étaient jeunes. Généralement, ça passe avec les années. Mais pas pour Charlie Lindgren qui, à bientôt 26 ans, a encore bien du mal à accepter la défaite.

Vous direz que tous les hockeyeurs professionnels n’aiment pas perdre. Ainsi va la vie quand tu veux toujours offrir le meilleur de toi-même et obtenir des résultats à la hauteur de tes efforts. Après tout, tu ne deviens pas pro en étant ami avec la défaite.

Mais dans le cas de Lindgren, compétitif rime encore parfois avec mauvais perdant. Surtout s’il s’incline devant ses petits frères, Andrew, 23 ans, ou Ryan, qui fêtera ses 22 ans en février prochain. « On a toujours été très compétitif, avoue Lindgren. Je me souviens que, plus jeunes, on jouait au hockey à genoux ou dans la rue et celui qui perdait finissait presque toujours en larmes! Ma mère m’a déjà aussi raconté qu’une simple partie de Monopoly s’était presque terminée en bagarre! Encore aujourd’hui, on est compétitif entre nous. Quand on a perdu contre Hartford en début de saison, ça m’a frustré plus que d’habitude, parce que c’était contre Ryan! Tu ne veux jamais perdre contre ton petit frère! »

Ryan, un défenseur, partage présentement son temps entre les Rangers de New York, dans la Ligue nationale, et le Wolf Pack de Hartford, dans la Ligue américaine. Choix de deuxième tour des Bruins de Boston en 2016, il a été impliqué dans la transaction qui a envoyé Rick Nash à Boston, en février 2018.

Andrew, lui, suit les traces de son grand frère comme gardien de but à l’Université St. John’s, dans la troisième division de la NCAA.

Les trois frères ont eu la chance de jouer leur hockey universitaire dans leur État natal du Minnesota: Charlie à St. Cloud State, basée à St. Cloud; Andrew à St. John’s, qui est située à Collegeville; et Ryan à l’Université du Minnesota, qui est établie à Minneapolis.

Plus jeunes, les trois Lindgren ont pratiqué le golf, le football, le baseball et, surtout, le hockey. Un simple jeu pouvait rapidement se transformer en grande rivalité. « On en a fait des trous dans les murs, raconte Lindgren en riant. On s’est aussi infligé pas mal de blessures et de bleus! Et nos manettes de jeux vidéos ne duraient jamais longtemps, car on finissait toujours par les lancer! Parfois, c’était rough. Mais bon, sans la rivalité avec mes frères, je ne jouerais pas pro aujourd’hui et Ryan non plus. Ça a forgé notre caractère et nous a poussé à nous surpasser. »

Ça vient du père…

Encore aujourd’hui, les frères ont la mèche courte. Même au golf qui, pour plusieurs, est synonyme de détente et de bon moment passé en famille ou entre amis. « Il y a deux ans, mes frères et moi avons amené notre père jouer pour la Fête des pères. On a commencé à se chicaner, car ils disaient que ma belle était perdue, hors-limite, et j’étais pas d’accord. Plus je me fâchais et plus ils en mettaient! Je ne leur ai pas parlé pendant quelques heures », se remémore Lindgren, qui sait très bien d’où provient leur esprit de compétition.

« Ça vient de mon père, précise-t-il en riant. Il est dans la cinquantaine et parfois, quand on joue au tennis ensemble, il se fâche et lance sa raquette! On a de qui retenir… »

L’esprit compétitif du père, Bob Lindgren, s’explique par le fait qu’il a lui aussi pratiqué du sport de haut niveau. Il a notamment été gardien de but des Wolverines de l’Université du Michigan, en 1985-1986.

Dans toute cette rivalité entre les quatre hommes de sa vie, maman Jennifer a parfois dû avoir la tête qui tourne! « Mes parents n’ont pas chômé. On était constamment à l’aréna. Ça n’a pas toujours dû être facile pour eux. Ils possédaient un centre du jardin et travaillaient fort. Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour nous. Mais aujourd’hui, de nous voir les trois réussir doit les rendre très fiers », conclut Lindgren, qui n’a vraiment pas l’intention de concéder facilement le poste de gardien numéro un du Rocket au jeune Cayden Primeau. 

C’est qu’il le voit un peu comme son petit frère…